Pour commencer, quel âge avez-vous et de quelle promotion venez-vous ?
J’ai 31 ans et la dernière formation que j’ai suivie à l’IFC était un Master MSPC (Manager de la Stratégie de la Performance Commerciale).
Décrivez-nous en quelques lignes votre parcours scolaire.
Après l’obtention d’un baccalauréat L, je me suis retrouvé comme beaucoup de jeunes à ne pas savoir vers quel domaine me spécialiser. Je me suis orienté vers le droit puis vers une école d’art avant de profiter d’un déménagement pour m’auto-former à l’infographie 3D et à la programmation logicielle.
C’est à l’occasion d’un autre changement de lieu de vie que je me suis intéressé à l’alternance, permettant de lier le théorique et la pratique. J’étais à l’époque las du théorique seul, du « par cœur » à usage unique et du devoir à la maison ne faisant que répondre à un exercice sans qu’il n’y ait d’apports concrets.
En arrivant à Perpignan, je me suis donc intéressé à l’IFC. J’y suis entré pour suivre un BTS NDRC (Négociation et Digitalisation de la Relation Client) puis ai poursuivi par un Bachelor Chargé de Développement Marketing et Ventes.
Ces trois années m’ont apporté bien plus grâce à l’apprentissage de techniques, informations et méthodologies utiles (voire indispensables) dans le quotidien professionnel. Souhaitant continuer d’améliorer mes compétences et connaissances, je me suis orienté vers un Master MSPC (Manager de la Stratégie et de la Performance Commerciale) dont l’obtention marqua la fin de ma vie étudiante.
Quel(s) est/sont votre/vos plus beau(x) souvenir(s) au sein de l’IFC ?
Il s’agit d’une question difficile car ayant eu la chance d’évoluer dans des classes sympathiques accompagnées par des formateurs compétents et impliqués, je n’ai quasiment que des bons souvenirs.
Au risque de paraître trop pragmatique, le meilleur souvenir que je choisirais serait de l’ordre du travail : dans les premières semaines du Master MSPC, il est demandé aux élèves de commencer à plancher sur la rédaction d’un mémoire. Si pour certains il s’agit d’une tâche laborieuse, voire effrayante étant donné la quantité de travail à fournir, ce fut pour moi une opportunité unique pour lier ce projet étudiant à mes passions tout en m’étant utile au niveau professionnel.
J’ai donc immédiatement insisté pour orienter ce mémoire vers l’étude du jeu vidéo, l’ayant affiné au fil du temps pour devenir une étude sur le rétrogaming et le rétromarketing, plus précisément l’influence du marketing nostalgique sur l’industrie vidéoludique.
Pendant près de deux ans, ce fut un travail régulier pour lequel j’ai lu de nombreux ouvrages et ai pu approfondir mes connaissances et découvrir moult informations sur les coulisses de cette industrie : son historique économique et entrepreneurial, ses grands acteurs, ses réussites et échecs, ses tendances et phénomènes…
Cette idée d’orienter ce mémoire vers le marketing nostalgique vint en jouant à Shovel Knight, un jeu sorti en 2014 faisant partie de cette vague que certains définiraient « néo-rétro » (un nouveau jeu imitant un style et/ou une technique ancienne). Dans le cas de Shovel Knight, son esthétique et ses mécanismes sont un hommage parfait aux jeux de l’époque 16 bits, caractéristiques de la fin des années 80-début 90. Ce jeu est né de l’initiative de quelques vétérans du jeu vidéo, ayant eux-mêmes officié sur certains titres de cette période.
Ce fut donc avec un plaisir immense que, durant la seconde année de rédaction de ce mémoire, j’ai eu la chance de m’entretenir avec certains membres de l’équipe à l’origine de Shovel Knight qui ont répondu longuement et sans détour à mes multiples questions. Leurs réponses m’ont permis de peaufiner cette rédaction, d’aborder certains sujets pour lesquels les informations étaient alors rares, et de boucler ce travail de longue haleine dans un état d’esprit idéal.
Quelle fonction exercez-vous aujourd’hui et comment la vivez-vous ?
Je suis actuellement chargé d’études marketing pour Veremes, entreprise
informatique basée dans les Pyrénées-Orientales et spécialisée dans les SIG
(Systèmes d’Informations Géographiques). Nous sommes distributeurs de FME, un ETL spatial leader sur son marché ; développeurs et éditeurs d’applications dédiées au traitement de données géographiques et au webmapping ; et sommes aussi prestataires de services (support, maintenance, expertise et formations) autour de ces précédentes solutions. Veremes est une entreprise à taille humaine et un environnement fort agréable, les collaborateurs faisant preuve d’une bienveillance permanente et les échanges entre services étant fréquents. Les missions étant
nombreuses et variées, je mets quotidiennement à profit les acquis de ces dernières années.
Quels conseils pouvez-vous donner à des jeunes alternants ?
Les études professionnelles supérieures sont le moment idéal pour engranger un maximum de connaissances et, surtout, de méthodes d’apprentissage. De ce que j’ai pu remarquer en tant qu’étudiant, en accompagnant d’autres alternants puis en étant jury d’examen, c’est que si la majorité des élèves font des efforts, rares sont ceux ayant « appris à apprendre » durant leur précédent cursus scolaire. Lorsque je suis
arrivé à l’IFC, c’était mon cas. Or, dans ce type d’études, apprendre un texte pour le ressortir tel quel ne suffit pas : dans le meilleur (et le plus rare) des cas, c’est une méthode qui peut passer de justesse lors des examens, mais c’est tout ce qu’il y a de plus contre-productif tant à court qu’à long terme.
Il est nécessaire d’apprendre à structurer sa pensée, à savoir se poser des questions et à savoir chercher les réponses. Cette nouvelle notion, à quoi sert-elle ? Pourquoi intervient-elle ? A quelle problématique répond-elle ? Comment puis-je l’appliquer dans mon environnement professionnel ? Y a-t-il une solution plus optimisée ou adaptée ? Etc.
La quasi-totalité des examens passés à partir du BTS repose sur la
logique et une pensée structurée, le reste étant un support pour améliorer le résultat final. Hiérarchiser, ordonner, simplifier, vulgariser, comparer… doivent devenir des réflexes permanents, quelle que soit l’orientation choisie ou la matière concernée.
Quelles techniques utilisez-vous ?
Pour ma part, ce fut une technique transmise par mon formateur de BTS en
Management des entreprises qui m’a aidé à changer du tout au tout ma manière de travailler : le mind mapping (ou schéma heuristique). Pour le décrire en quelques mots, cet outil consiste à tracer un plan de ses idées, offrant alors la possibilité de les représenter simplement et visuellement puis de les trier, réunir, rassembler, séparer, ordonner… Cette méthode est celle qui se rapproche le plus de ma manière de travailler et me fait gagner un temps considérable tout en améliorant la qualité de mes projets depuis des années. C’est un outil que j’utilise au quotidien depuis.
Bien sûr, il se peut que cet outil ne convienne pas et qu’une alternative soit
nécessaire pour certains étudiants : l’important est de chercher, adapter, voire créer, la technique d’apprentissage et de réflexion la plus pertinente et utile pour soi (pour reprendre l’exemple du mind mapping, j’ai adapté les méthodes de construction des idées de ma propre manière, les structures « toutes faites » ne me correspondant que rarement).
Ce conseil est bien sûr valable pour tous les étudiants, mais est surtout utile aux alternants devant régulièrement changer d’environnement, de missions et de contraintes. Apprendre à apprendre et savoir formuler sa pensée sont des atouts indispensables à une époque où règne le besoin d’adaptabilité.